mercredi 29 avril 2015

L'essence et la sentence

Au moment où Arlette Ricci, l’héritière de la marque éponyme, est condamnée à trois ans de prison dont un ferme pour fraude fiscale, on peut voir dans les rues de Paris (et sans doute ailleurs en France) la publicité du nouveau parfum de la marque : l’Extase. Ce rapprochement fortuit entre le plaisir des sens et le déplaisir de la sentence nous offre une collision d’images intéressante. Le fait que Mme Ricci ne soit pas en odeur de sainteté à Bercy ne devrait pas handicaper l’éventuel succès de cette nouvelle essence, d’autant plus que le visuel exprime une idée forte, évocatrice, une rareté dans les annonces de parfum, qui ont pour la plupart autant de relief que du verre poli.

L'Extase, de Nina Ricci.

mardi 28 avril 2015

Luxe et non-luxe

L’hôtel de Crillon, remarquable exemple d’architecture 18e dû à Ange-Jacques Gabriel et palace parisien renommé, est en profonde rénovation. Comme il est d’usage maintenant, le chantier est recouvert d’une structure esthétique cachant la trivialité des travaux. Comme il est d’usage aussi, cette structure sert souvent de panneau publicitaire temporaire, dont le prix contribue à financer ledit chantier. Ici, ce sont des montres qui s’affichent. Rolex, Oméga, Patek Philippe, Jaeger-LeCoultre ? Non. Ce sont des Swatch. Cette alliance de luxe et de consommation populaire est savoureuse, donnant sur une place qui s’est appelée Place Louis XV, puis Place de la Révolution, et enfin Place de la Concorde. C’est cette concorde entre le luxe et le non-luxe que l’on peut célébrer aujourd’hui, dans un esprit de réconciliation nationale.

L'hôtel de Crillon en rénovation, Place de la Concorde (1er).
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

dimanche 19 octobre 2014

Ici Sont Les Lions

Les très anciennes cartes de géographie avaient leurs indications rédigées en latin. On n’écrivait pas Mer Méditerranée mais « Mare Nostrum ». Quand les cartographes devaient représenter des contrées encore inexplorées, sauvages, ils laissaient la surface vierge et écrivaient au milieu : Hic Sunt Leones (Ici sont les lions).
Ce fauve représentait alors LA menace emblématique : c’était celui qui dévorait les gladiateurs et les premiers chrétiens dans les arènes romaines, c’était celui à qui rien ni personne ne pouvait échapper (à part l’aigle, autre animal emblématique).
Le roi des animaux a toujours été et reste un animal mythique, représenté à toutes les époques, de Babylone à Walt Disney, de Richard Cœur de Lion à la Metro-Goldwyn-Mayer.
Paris n’échappe pas à cette représentation, et le roi des animaux est partout chez lui dans la capitale, sous toutes les formes.
Ville lumière, Paris est aussi une ville de lions.

La Porte des Lions, quai des Tuileries, 1er.

Lion passant, Babylone, musée du Louvre.

Place Denfert-Rochereau, 14e.

Rue Vaneau, 7e.

Rue des Saints-Pères, 7e.

Place de la Concorde, 1er.

"Le Vieux Lion", jardins du Petit Palais, 8e.

mardi 30 septembre 2014

Fondu au noir

Il y a quelque temps, les propriétaires de la maison de Serge ont pris une décision radicale : ils ont fait repeindre la façade en noir ! Stupeur chez les adorateurs. Pendant quelques jours, le mur est resté vierge de toute inscription. Et puis la routine a repris son cours, et les « hommages » se sont à nouveau multipliés. Une seule chose ne change pas : la banalité de la plupart des inscriptions, sur fond blanc ou sur fond noir, est toujours aussi désolante.

La maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil (7e).

dimanche 23 février 2014

Ivresse publique

Tout le monde ou presque connaît Bacchus, mais connaissez-vous Silène, celui par qui tout a commencé ? Vous pouvez lui rendre visite au Jardin du Luxembourg, où il a établi ses quartiers. Il n’est pas sûr que son état lui permette de vous répondre de façon intelligible, mais on peut penser que ces figures de l’Antiquité avaient l’ivresse plus flamboyante que nos pitoyables buveurs contemporains (je ne citerai pas de noms).

Jardin du Luxembourg.

Dionysos est le prédécesseur grec de Bacchus.

lundi 17 février 2014

Un dimanche au soleil

Après deux mois de pluie et de grisaille qui ont usé notre moral jusqu’à la corde, le soleil est enfin venu nous rendre visite hier, comme pour nous dire : « tenez bon, je finirai bien par revenir plus longtemps ». Cet hiver est clément côté températures, mais il est cruel côté météo. Il était d’autant plus délicieux hier de sentir sur sa peau les rayons bienfaisants qui contribuent à produire la précieuse vitamine D, indispensable à notre bien-être. Espérons que cette visite ensoleillée soit la promesse d’un printemps lumineux (cliquez sur les images pour les voir en grand).

Les Tuileries vues du Quai Voltaire.

dimanche 29 septembre 2013

La maison de Serge

Quelle est donc cette façade couverte d’inscriptions et de motifs, rue de Verneuil ? C’est la maison où vivait Serge Gainsbourg, le Grand Couturier de la chanson française.
Les gens qui écrivent sur ce mur veulent rendre hommage à un magicien des mots et des mélodies ; mais pour la quasi-totalité d’entre eux, ce qu’ils écrivent est d’une banalité et d’un manque d’inspiration désolants. On aurait pu espérer qu’ils se fussent un peu creusé la tête pour trouver une formule originale ; mais non.
Les inscriptions les plus intéressantes sont celles qui se bornent à reprendre les paroles de ses chansons les plus connues. Ce qui tendrait à prouver que le génie effectivement ne court pas les rues, sauf rue de Verneuil, bien sûr.





vendredi 27 septembre 2013

Cate veille sur le quai

Sur le quai Malaquais, à deux pas de l’Institut (où siègent les Immortels), Cate ne ferme pas l’œil de la nuit. Elle souhaite attirer votre attention sur le nouveau parfum de son ami Giorgio A. : Si (c'est le nom dudit parfum). Elle est là aussi pour dissimuler la rénovation d’une façade d’immeuble ; elle assume le rôle un peu trivial de ce que l’on appelait au siècle dernier une bâche de chantier.
Mais aujourd’hui où la « Communication » a envahi tous les interstices de nos vies, une bâche ne peut plus être une méchante toile verte, ou grise, ou beige : c'est une question d’image, monsieur. Et aussi d’argent, puisque les annonceurs paient assez cher pour avoir cet énorme espace publicitaire au cœur de Paris, en face du Louvre.
Cate veillera donc sur nous le temps d’une rénovation, et son beau visage émoustillera peut-être un académicien qui passe, ce qui fera écho à la verdeur de son habit.


Cate Blanchett, extérieur, nuit.
Cate Blanchett, extérieur, jour.

lundi 23 septembre 2013

Zut, j'ai raté l'automne !

 L’automne est déjà officiellement en vigueur depuis hier 22 septembre ! Ayons une pensée pour ceux qui ramassent à la pelle les feuilles mortes : ils ne chôment pas en ce moment.


Frappez, et l'on vous ouvrira

Les heurtoirs sont le vestige d’une époque où l’on rendait visite aux gens sans téléphoner au préalable (il n’existait pas), sans envoyer de sms ou d’e-mail (ils n’existaient pas non plus). On se rendait à leur adresse, on se faisait annoncer en laissant sa carte au portier, et les gens vous recevaient ou pas.
Aujourd’hui les digicodes ont remplacé les portiers, et on ne peut pas laisser sa carte à un digicode. Heureusement beaucoup de heurtoirs subsistent, et dans leur magnifique inutilité, ils ont nettement plus d’allure qu’un digicode.
(Photos prises rue de l’Université, Bd Saint-Germain, rue Saint-Guillaume, rue de Grenelle, 7e. Cliquez sur les images pour les voir en grand).









lundi 9 septembre 2013

Paris mon amour

Ce blog est en construction. Il sera plus fourni dans quelque temps. En attendant, faisons les ponts (cliquez sur les images pour les voir en plus grand).

Le Pont du Carrousel, le plus élégant de Paris.

Le Pont Royal (en arrière-plan, le musée d'Orsay).


Le Pont-Neuf.